Ils subliment la noix du Périgord
Dans le Périgord vert, Lucette et Michel Dubreuil-Lachaud transforment leurs noix et en commercialisent une grande partie dans des salons et à la ferme.
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La jolie boutique à la ferme « À la noix patiente », à la Granges-d’Ans en Dordogne, est remplie de pralines de noix enrobées d’un léger caramel, du confit de noix à savourer avec une belle tranche de pain, de succulentes recettes de gâteaux aux noix, de l’huile de noix, de noix fraîches en filets… Les macarons en cours de cuisson embaument le laboratoire. « Cette exploitation appartient à la famille de mon mari Michel, sans doute depuis deux siècles, explique Lucette Dubreuil-Lachaud. Il y a toujours eu des noyers ici, permettant de procurer un revenu complémentaire. Cela a longtemps été une petite ferme de polyculture-élevage, comme on les connaît en Périgord. »
Abandon de l’élevage
Les noix proviennent des deux exploitations du couple qui ont été regroupées au sein d’une même société en décembre 2023 (lire l’encadré). La ferme où Lucette s’est installée en 1996, est située à une trentaine de kilomètres, sur la commune de Savignac-Lédrier, toujours dans le Périgord vert, la partie nord de la Dordogne. « Nous avons 28 ha de noyers répartis en plusieurs parcelles sur deux sites. Notre production annuelle varie entre 40 et 50 tonnes en fonction des années », précise le couple. Michel s’est installé en 1983. À cette époque, Lucette est salariée à la chambre d’agriculture.
« Nous avons élevé des bovins à viande jusqu’à la fin de l’année 2023. Nous avons commencé à planter des vergers à partir de 1983 en pensant que la noix serait un bon complément de revenus à l’élevage. La tempête de décembre 1999 a détruit les noyers centenaires isolés et certaines plantations. Nous avons replanté en nous spécialisant petit à petit. L’activité d'élevage a diminué au fil des ans. Aujourd’hui, tous nos noyers sont en pleine production, avec comme variété principale La Franquette », explique Michel.
Promotion de l’AOC Noix du Périgord
Au début des années 2000, Lucette, qui travaille au service de la promotion de la chambre d’agriculture, fait partie du groupe de producteurs qui va contribuer à l’obtention de l’AOC Noix du Périgord en 2002. Le couple opte pour l’agriculture biologique à la même période, leur verger est certifié en 2010. « Il fallait donner une image plus moderne à ce produit phare. Nous avons tout créé, notamment les outils de promotion avec le soutien d’aides européennes. » Fine cuisinière, Lucette se met à inventer des recettes de l’entrée au dessert, recherchant l’innovation avec des préparations sans gluten. Travailler sur le mariage des saveurs l’amuse beaucoup. Petit à petit, la famille se prend au jeu de la gourmandise. Le laboratoire est édifié, la boutique aussi. Ainsi naît une vaste gamme de produits à base de noix, sucrés et salés.
Site internet modernisé
C’est le début de l’aventure de la vente directe qui ne va pas cesser de croître. Lucette est contrainte de réduire son temps travail à la chambre d’agriculture à partir de 2015 et d’embaucher. Désormais, elle ne s’occupe que de « À la noix patiente » qui existe depuis plus de quinze ans. Par fidélité, le couple reste attaché à la coopérative Lipequ de Perlim. Les plus beaux calibres (plus de 30 mm) sont commercialisés via ce circuit.
Cette part ne cesse toutefois de diminuer au fil des ans, en volumes, mais surtout en termes de chiffre d’affaires. « 70 % de notre chiffre d’affaires est réalisé grâce à nos ventes à la ferme, sur les salons, les marchés et les boutiques de producteurs ou encore au Salon international de l’agriculture à Paris. Nous avons investi dans des outils de communication, des plaquettes de promotion et moderniser notre site internet », détaille Lucette. « À la noix patiente » connaît un fort développement, une entreprise agricole que le couple souhaite désormais transmettre pour profiter à deux d’une retraite bien méritée.
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